Ressources pour le secourisme en France

Obstruction des voies aériennes

Définition - Signes

L’obstruction brutale des voies aériennes (OBVA) est la gêne ou l'empêchement brutal des mouvements de l’air entre l’extérieur et les poumons. Elle est qualifiée :

  • d’obstruction partielle, lorsque l’air peut encore atteindre les poumons. La respiration reste efficace.
  • d’obstruction complète lorsque l’air ne peut plus atteindre les poumons. La respiration n’est plus efficace ou impossible.

Causes

Les corps étrangers qui sont le plus souvent à l’origine d’une obstruction brutale des voies aériennes sont les aliments (noix, cacahuètes, carottes) ou des objets (aimants de magnets, jouets). L’OBVA peut survenir à tout âge, mais elle est plus fréquente chez l’enfant et chez la personne âgée.

L’obstruction se produit le plus souvent lorsque la personne est en train de manger, de boire ou de porter un objet à la bouche.

Des facteurs de risques exposent au risque de survenue d’une OBVA par corps étranger comme la prise de médicaments, d’alcool, les maladies neurologiques qui diminuent ou altèrent la déglutition ou la toux, la démence, mais aussi une mauvaise dentition.

Risques

Une obstruction brutale des voies aériennes par un corps étranger peut mettre en jeu immédiatement la vie de la victime ou entraîner des complications qui peuvent survenir plusieurs jours après.

Signes

Demander à la victime « est-ce que vous vous étouffez ? ».

Si la victime peut parler, crier, tousser et respirer, parfois avec un bruit surajouté, il s’agit d’une obstruction partielle.

Si la victime ne peut plus parler, crier, tousser ou émettre un son, garde la bouche ouverte, s'agite, devient rapidement bleue, il s’agit d’une obstruction complète.

Principes d’action

L’action du sauveteur doit permettre :

  • de désobstruer les voies aériennes en cas d’obstruction complète ;
  • d’empêcher toute aggravation en cas d’obstruction partielle.

Conduite à tenir

La victime présente une obstruction partielle

  • installer la victime dans la position où elle se sent le mieux ;
  • encourager la victime à tousser1 ;
  • demander un avis médical et appliquer les consignes ;
  • surveiller attentivement la victime.

Si la toux devient inefficace et que la victime montre des signes de fatigue, il convient alors d’appliquer la conduite à tenir devant une obstruction complète.

La victime présente une obstruction complète

  • donner de 1 à 5 « claques dans le dos » ;
  • réaliser de 1 à 5 « compressions » en cas d’inefficacité ou d’impossibilité de pratiquer des « claques dans le dos » :
    • au niveau abdominal, s’il s’agit d’un adulte ou d’un enfant ;
    • au niveau thoracique, s’il s’agit :
      • d’un nourrisson ;
      • d’un adulte obèse ou d’une femme enceinte lorsqu'il est impossible d’encercler l’abdomen ;
      • d’une personne alitée ou allongée, difficilement mobilisable.
    • répéter le cycle « claques dans le dos » et « compressions » ;
    • interrompre les manœuvres dès :
      • l’apparition d’une toux, de cris ou de pleurs ;
      • la reprise de la respiration ;
      • le rejet du corps étranger.

Si les manœuvres de désobstruction sont efficaces

  • installer la victime dans la position où elle se sent le mieux ;
  • la réconforter en lui parlant régulièrement ;
  • desserrer les vêtements ;
  • faire alerter ou alerter les secours et appliquer leurs consignes ;
  • surveiller la victime.

Si la victime perd connaissance

Accompagner la victime au sol puis :

  • faire alerter ou alerter les secours ;
  • réaliser une réanimation cardio-pulmonaire ;
  • rechercher la présence du corps étranger dans la bouche à la fin de chaque cycle de compressions thoraciques. Le retirer prudemment s’il est accessible ;
  • poursuivre les gestes de réanimation jusqu’à ce que la victime respire normalement ou jusqu’au relais avec les services de secours.

Note 1

Le fait d’encourager à tousser aide au rejet du corps étranger.