Ressources pour le secourisme en France

Évaluation de la fonction respiratoire

Indication

L’évaluation de la fonction respiratoire est réalisée lors du bilan et de la surveillance de la victime. Elle est réalisée au début de la réalisation du bilan (2e regard) et chaque fois que la victime présente une perte de connaissance.

Justification

La fonction respiratoire est une fonction vitale. Toute altération de la fonction respiratoire peut entraîner à plus ou moins brève échéance le décès de la victime.

Son évaluation permet :

  • de rechercher la présence ou l’absence de ventilation (2e regard) ;
  • d’identifier la présence d’une détresse respiratoire (3e regard) ;
  • d’identifier la présence de signes pouvant faire craindre l’évolution vers une détresse respiratoire (4e regard ) ;
  • d’évaluer l’évolution de l’état de la victime et l’efficacité de gestes de secours entrepris (surveillance de la victime).

Matériel

  • un chronomètre ou équivalent
  • un oxymètre de pouls

Réalisation

L’évaluation de fonction respiratoire se fait en trois temps :

  • rechercher la présence de la ventilation (2e regard)
  • apprécier la fonction respiratoire. Cette appréciation se fait à partir (3e regard et surveillance) :
    • des plaintes exprimées par la victime
    • des constatations visuelles, auditives ou tactiles du secouriste.
  • Mesurer la fonction respiratoire, et notamment (4e regard et surveillance) :
    • la fréquence ventilatoire
    • la saturation pulsée en oxygène (SpO2)

Rechercher la ventilation

Pour évaluer la présence de la ventilation chez une victime qui a perdu connaissance, il convient de :

  • assurer la liberté des voies aériennes ;
  • se pencher sur la victime, l’oreille et la joue du secouriste au-dessus de sa bouche et de son nez ;
  • rechercher, durant dix secondes au plus :
    • avec la joue : le flux d’air expiré par le nez et la bouche,
    • avec l’oreille : les bruits normaux (souffle) ou anormaux de la respiration (sifflement, ronflement, gargouillement),
    • avec les yeux : le soulèvement du ventre ou de la poitrine.

Apprécier la respiration

Pour apprécier la respiration d’une victime, il convient de :

  • écouter les dires de la victime si elle peut s’exprimer.
  • écouter la facilité avec laquelle la victime parle ou respire.
  • observer la ventilation pendant 15 secondes environ : sa rapidité, son amplitude, sa régularité :
    • en regardant la partie supérieure de l’abdomen et du thorax,
    • en plaçant une main à cheval sur la partie inférieure de son sternum et le haut de l’abdomen,
  • apprécier la coloration :
    • de la peau au niveau de la face et des extrémités,
    • des muqueuses au niveau des lèvres.

En conditions normales

  • la victime ventile sans s’en apercevoir et ne s’en plaint pas,
  • la victime parle facilement et sans essoufflement,
  • la ventilation est silencieuse et se fait sans bruit surajouté, sans difficulté ;
  • les mouvements ventilatoires sont :
    • identifiables environ toutes les 5 secondes chez l’adulte (3 à 4 secondes chez l’enfant) ;
    • visibles, se font sans effort particulier et sont symétriques ;
    • réguliers, sans pause de plus de six secondes.
  • la peau est colorée et sèche,
  • les muqueuses sont rosées.

Mesurer la respiration

  • Mesurer la fréquence ventilatoire en comptant le nombre de mouvements sur une minute à l’aide d’un chronomètre ou équivalent (un mouvement équivaut à un soulèvement et un abaissement de la poitrine). La fréquence ventilatoire varie en fonction de l’âge (tableau « Fréquence ventilatoire en fonction de l’âge (en mouvements par minute) »).
  • Mesurer la saturation pulsée en oxygène (SpO2) à l’aide d’un oxymètre de pouls.
Fréquence ventilatoire en fonction de l’âge (en mouvements par minute)
Adulte Enfant Nourrisson Nouveau-né
12 à 20 20 à 30  30 à 40  40 à 60

Risques et contraintes

La mesure de la fonction respiratoire en utilisant un appareil ne doit pas retarder la réalisation des gestes de secours en présence d’une détresse.

Évaluation

L’évaluation de la fonction respiratoire chez une victime doit permettre d’identifier une atteinte de la fonction respiratoire, comme :

  • la présence d’une détresse respiratoire,
  • la présence de signes qui peut traduire une détresse respiratoire en voie de constitution.