Ressources pour le secourisme en France

Les morts inattendues

On qualifie le décès d’inattendu lorsque la mort survient de façon brutale chez un sujet à priori en bonne santé. Le décès peut être naturel, violent, accidentel ou par homicide.

Contexte

Dans ces contextes, les secouristes sont généralement confrontés :

  • à la personne décédée, dont la mort peut être constatée dès l’arrivée sur les lieux ou secondairement, à l’issue de l’intervention de secours. Dans ce dernier cas, et selon le besoin exprimé par l’entourage, l’équipe de secouristes peut accepter la présence des proches lors des manœuvres de réanimation, et plus particulièrement lorsque la victime est un enfant
  • à un témoin (connaissant la victime ou non) ayant fait la découverte de la personne en détresse vitale ou déjà décédée
  • à l’entourage du décédé.

La souffrance des témoins et/ou de l’entourage sera influencée par les facteurs suivants :

  • la typologie des personnes décédées (nourrisson, enfant, adolescent, adulte, personne âgée), leur nombre (parfois plusieurs personnes d’une même famille) et les liens qui les unissent aux proches décédés (parent, enfant, conjoint, …)
  • les circonstances de décès : suicide, homicide, infanticide, fratricide, féminicide, …
  • les conditions de la découverte du corps et de son état d’altération
  • des éventuelles investigations scientifiques, judiciaires et médico-légales menées par les autorités et les experts compétents.

Ces derniers, témoins et entourage, nécessitent une prise en charge à part entière. Selon la nature de la relation avec le décédé, les sentiments éprouvés peuvent varier et parfois donner lieu à une décharge brutale de souffrance psychique et à la mise en place de mécanismes de défense psychologique : sidération, malaise, effondrement, incompréhension déni, culpabilité, recherche de responsabilité, agressivité, colère, etc. Ils sont naturels et leur abord ne relève pas nécessairement d’un professionnel de la santé mentale. Une présence empreinte d’humanité et de bienveillance constitue la première réponse au besoin des endeuillés.

Conduite à tenir spécifique

Dans le cas particulier où le décès survient sur la voie publique, il convient dès que possible de soustraire au mieux le corps à la vue du public. En l’absence de danger, le corps ne sera déplacé que sur décision du médecin (ou de l’autorité judiciaire en cas d’obstacle médico-légal).

En l’absence d’obstacle médico-légal, il est important :

  • de préserver la dignité du corps, le manipuler avec précaution et délicatesse ;
  • d’installer le corps du défunt selon le souhait de la famille, tenir compte des rituels culturels et religieux qui peuvent être utiles pour pacifier et réguler les émotions ;
  • de rendre le corps présentable (enlever le matériel, nettoyer, …) en prenant en compte la rapide dégradation de l’état du corps et les risques de relâchement de ce dernier. Penser à prendre les précautions nécessaires si le corps est abîmé (cacher une partie, …) d'accompagner les proches auprès du défunt si cela est souhaité. La présentation du corps, peut être proposée à la famille sans constituer une obligation.

Le travail de deuil, c’est-à-dire, l’adaptation à la perte d’un proche, est un processus qui s’inscrit progressivement dans le temps et dont le point de départ, l’annonce du décès, va grandement influer sur son déroulé. Il s’agit donc d’un moment très important pour lequel un maximum de précautions est nécessaire.

L’annonce est du ressort du médecin, de la police ou d’un Officier de Police Judiciaire (tel que le maire par exemple).

A titre très exceptionnel, le secouriste peut être amené à réaliser l’annonce du décès.

Le décès doit être annoncé de façon claire et adaptée. Il s’agit de fournir des informations honnêtes et claires, avec empathie et respect, de manière à engager les proches dans un processus de deuil sans brutalité supplémentaire :

  • Dans un lieu calme, en dehors de la zone d’intervention, avec un minimum de confort, permettant l’intimité et la disponibilité.
  • Intervenir à deux, avec un médecin si possible qui se chargera de l’annonce.
  • En reprenant le contexte/la cause, la chronologie et les actions entreprises, par exemple : « Nous avons été appelés par un témoin qui a retrouvé votre mari inconscient dans son véhicule. A notre arrivée, son cœur était arrêté. Nous avons tout de suite réalisé un massage cardiaque et mis en œuvre toutes les actions dans le but de relancer son cœur. Malheureusement, après plus d’une heure de travail, nous n’avons observé aucun signe de reprise d’une activité cardiaque. Nous avons fait notre maximum mais malheureusement votre mari est mort ».

Il est du rôle des secouristes de veiller sur la famille et les proches et de répondre au maximum aux besoins des endeuillés :

  • Adopter une attitude respectueuse vis-à-vis de la personne décédée. C’est un facteur de réconfort notable pour la famille ou son entourage
  • Leur laisser du temps pour comprendre et intégrer la situation
  • Être présent et à l’écoute
  • Apporter des réponses : conseils, explications pour les premières démarches, ce qui va se passer etc.
  • Les accompagner dans l’annonce aux enfants et adolescents sans tarder, en associant ces derniers aux autres personnes de leur entourage, avec des mots simples et directs (utiliser le mot « mort »).

Faire en sorte de passer le relais à une personne qui pourra rester présente (famille, voisins, amis, ...) au départ des secours, ne pas laisser seul un proche endeuillé.

Dans le cas d’un décès d’enfant, le corps sera transporté par les services de secours sur réquisition judiciaire, accompagné des parents, s’ils le souhaitent, vers un centre de référence où des investigations médicales seront menées afin de rechercher la cause du décès.

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