Ressources pour le secourisme en France

La victime au comportement agressif/violent

Le secouriste, peut se trouver confronté à des victimes présentant des comportements agressifs, voire violents, de nature différente. En effet, ces violences peuvent être non intentionnelles (le fait de personnes en état d’irresponsabilité : patients psychiatriques, toxicomanes, personnes en état d’ivresse, …), parfois dirigées contre la victime elle-même (automutilation, etc) ou encore intentionnelles, en direction du secouriste.

Contexte

Après une accumulation émotionnelle, la personne manifeste une tension nerveuse avec apparition d’anxiété et d’agitation psychomotrice.

La personne n’étant plus à ce moment en état de raisonner, il peut s’en suivre alors un état de panique avec impossibilité à prendre du recul par rapport à la situation et à la critiquer.

Si, à ce moment, la situation n’est pas maîtrisée et le processus interrompu, alors la tension accumulée se libère : c’est le passage à l’acte. Immédiatement après, survient une phase de soulagement pour la personne ainsi vidée de son énergie.

L’agressivité

Peut être tournée vers la victime elle-même, en direction de tiers ou des secouristes. Cet état est sous- tendu par une émotion de colère dont les origines peuvent être multiples. La victime agressive est une personne qui souffre, qui se défend face à un problème qu’elle perçoit et qu’elle ne sait pas gérer.

Les comportements agressifs prennent différentes formes :

  • incivilités : impolitesse, grossièretés, …
  • comportement menaçant : gestes du poing, destruction matérielle, objets lancés, etc.
  • violence verbale : menaces, intimidations, insultes, chantage, propos infériorisants ou dégradants, portant atteinte à l’intégrité psychologique d’autrui, etc...

Les signes d’alerte d’un passage à l’acte violent

  • un regard fixe, menaçant ou fuyant
  • une dilatation des pupilles
  • une pâleur ou augmentation de la coloration (rougissement) du visage
  • un raidissement des membres, serrement des mâchoires
  • des soupirs, modification de la respiration (rapide et peu profonde)
  • des sueurs, transpiration
  • des tremblements
  • un ton de voix saccadé
  • une agitation, des mouvements saccadés, l’apparition de tics
  • des postures menaçantes (pointe du doigt, montre les poings)
  • une tendance à s’approcher, empiétement sur l’espace personnel
  • des objets lancés ou jetés par terre

Conduite à tenir spécifique face au geste violent (coups et blessures, bousculades, crachats, ...)

  • Évaluer la dangerosité de la personne et du lieu :
    • Rechercher et mettre en sécurité les objets potentiellement dangereux.
    • Enlever les objets pouvant servir d’armes et faire en sorte de pouvoir mettre un obstacle entre la personne et soi.
    • Veiller à ce que la personne ne soit pas près d’une porte ou d’une fenêtre ouverte s’il y a risque de fuite ou de défenestration (prévention du suicide notamment).
    • Ne pas laisser la personne seule, ne pas rester seul avec la victime.
  • Utiliser l’espace avec stratégie :
    • Veiller à avoir une échappatoire, un accès à la sortie
    • Positionner l'équipe en triangle. Un seul secouriste parle, les 2 autres situés en arrière, sont en soutien et en communication avec ce dernier.
    • Garder une distance de sécurité. S’approcher d’elle, en s’annonçant et en se faisant voir, afin de ne pas la surprendre. Eviter toute attitude oppressante.
    • Ne pas lui tourner le dos.
  • Aborder la victime en assurant sa protection personnelle :
    • L’interlocuteur choisi sera celui qui a le meilleur contact et si un équipier suscite de l’agressivité, celui-ci se met à distance.
    • Éviter toute attitude agressive (éviter les bras croisés, mains sur les hanches, pointer du doigt..., ne pas regarder fixement la personne dans les yeux mais rester vigilant en maintenant un contact oculaire), ne pas toucher, contraindre physiquement, tirer, tenir.
    • Ne pas monter le ton, se montrer calme, posé et maintenir les marques de respect (Mme, Mr, vouvoiement, même si la personne a tendance à employer le tutoiement ou des marques de familiarité). Utiliser la fermeté mais toujours avec diplomatie, en veillant à ne jamais « attaquer » la personne agressive et violente. Eviter dans un premier temps toute contradiction pour prévenir une augmentation de l’agressivité mais sans chercher non plus à approuver systématiquement (rappeler les limites et le cadre).

En présence de plusieurs intervenants, un secouriste prendra le rôle de d’interlocuteur principal.

C’est lui, exclusivement, qui s’adressera à la victime, et introduira les gestes secouristes réalisés par ses équipiers : « mon collègue va évaluer votre respiration en … », …

Abord relationnel possible Abord relationnel impossible
  • Maintenir un contact verbal :
    • Laisser la victime s’exprimer.
    • Adopter une attitude d’écoute sans jugement, savoir se taire, écouter la personne jusqu’au bout et ne pas lui couper la parole.
    • Montrer à la personne que l’on a perçu l’agressivité
    • En aucun cas accepter qu’elle s’exprime avec agressivité ou manque de respect
    • Utiliser la reformulation
    • Clarifier tous les points de désaccord
    • Chercher à positiver le dialogue
    • Encourager la personne à suggérer une solution au problème
  • Analyser en permanence la situation et appeler du renfort même si la personne est devenue calme car cette dernière pourrait à nouveau devenir agressive.

Mesures de sauvegarde :

Dans les situations de crise avec danger, les secouristes doivent se retirer et alerter.

L’usage de la force pour maîtriser la victime n’est pas du ressort du secouriste, sauf 2 exceptions :

  • pour préserver sa propre intégrité
  • ou dans la mesure du possible pour limiter un danger manifestement grave et imminent.

Information Koa'life

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