Ressources pour le secourisme en France
img-e258b3ac54da7dcf2e9b8b481c23a44e.jpg

Garrot

Indication

Le garrot est indiqué lorsque la compression directe est inefficace ou impossible (victime qui présente de nombreuses lésions, plusieurs victimes, plaie inaccessible, présence d’un corps étranger) ou lors de situations particulières (catastrophes, théâtres d’opérations militaires ou situations apparentées, situation d’isolement).

Il ne peut être posé qu’aux membres supérieurs ou inférieurs.

Justification

Le garrot arrête une hémorragie externe en interrompant totalement la circulation du sang en amont de la plaie.

Matériel

  • garrots spécifiques : plusieurs modèles commercialisés ont fait la preuve de leur efficacité.
  • garrot improvisé composé :
    • d’un lien de toile forte de 3 à 5 cm de large et de 1,50 m de longueur au minimum. Ce lien peut être éventuellement improvisé avec une cravate, une écharpe, un foulard en l’absence de tout matériel,
    • d’un bâton de métal ou de bois, solide, pour permettre un serrage efficace par effet tourniquet,
    • éventuellement un second lien plus court pour fixer le bâton.

Réalisation

  • se munir du matériel nécessaire ;
  • positionner le garrot :
    • à quelques centimètres de la plaie (idéalement 5 à 7 cm),
    • entre la plaie et la racine du membre,
    • jamais sur une articulation.

Garrot spécifique

Il est nécessaire dans tous les cas de se référer aux préconisations du fabricant. Toutefois, ces garrots utilisent en majorité le même principe de pose :

  • glisser la sangle du garrot autour du membre ;
  • fixer la sangle en la passant dans la boucle prévue à cet effet afin que le garrot entoure le membre ;
  • actionner le dispositif de serrage jusqu’à l’obtention de l’arrêt du saignement ;
  • bloquer le dispositif de serrage pour que le garrot ne lâche pas brutalement et veiller à ce qu’il soit positionné à l’extérieur du membre pour ne pas occasionner de blessures au moment du brancardage ;

Garrot improvisé

  • faire deux tours autour du membre avec le lien large à l’endroit où le garrot doit être placé ;
  • faire un nœud ;
  • placer au-dessus du nœud la barre et faire deux nœuds par-dessus pour la maintenir ;
  • tourner la barre de façon à serrer le garrot jusqu'à l'arrêt du saignement ;
  • maintenir le serrage par :
    • le sauveteur même si la douleur provoquée est intense ;
    • quelque moyen que ce soit (autre lien, etc) si le sauveteur doit se libérer.

N. B. : En l'absence de barre, faire le garrot uniquement avec le lien large. Faire une boucle avec le lien en le pliant en deux, la glisser sous le membre. Glisser une extrémité du lien dans la boucle afin que le garrot entoure le membre. Serrer le nœud du garrot le plus fortement possible en tirant sur chaque extrémité du lien et réaliser un double nœud de maintien.

Dans tous les cas

  • vérifier régulièrement l’efficacité du garrot si la victime est totalement recouverte afin de lui éviter une hypothermie préjudiciable en cas de saignement ;
  • noter l’heure de pose du garrot (sur le garrot, sur la fiche de la victime, voire sur son front en cas de nombreuses victimes) afin de pouvoir la communiquer aux personnes assurant le relais dans la prise en charge de la victime.

Risques et contraintes

Le garrot supprime totalement la circulation du sang dans le segment de membre concerné. Il doit être posé en respectant scrupuleusement les indications ci-dessus.

Dans certains cas, le garrot ne peut être installé : plaie du cou, plaie ou section de membre qui siège trop près de sa racine (pli de l’aine, creux axillaire). Il est alors nécessaire de maintenir une compression manuelle locale ou de mettre en place un pansement compressif avec contre-appui opposé.

Une fois le garrot posé, il ne doit être desserré que sur ordre d’un médecin.

Évaluation

Le garrot est efficace si le saignement est arrêté.

En cas de persistance du saignement, resserrer le garrot. Si ce n’est pas suffisant, compléter par un ou plusieurs autres dispositifs d’arrêt des hémorragies1.

Note 1

Second garrot entre le premier et la racine du membre et/ou, si disponible, gaze imbibée d’une substance hémostatique avec pansement compressif.